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lundi 21 décembre 2020

De la carte à dada !

Publié par les éditions du Sandre, cet ouvrage présente près de 500 cartes postales qui témoignent de la circulation du photomontage en Europe, aux USA, en Russie et au Japon, de sa pénétration dans la culture populaire. Outils de propagande ou expressions fantaisistes, ces cartes puisent leurs formes dans la mythologie, les illustrations, la caricature, tout autant que dans la photographie et le cinéma des origines. L’auteur interroge leur place dans l’histoire de l’art : au vu de ce foisonnement, comment se peut-il que les dadaïstes aient revendiqué l’invention du photomontage ? que Walter Benjamin n’évoque guère ces images miniatures tandis que les surréalistes se passionnaient pour les cartes fantaisie ? que Paul Éluard les considérait comme la « petite monnaie de l’art » pour distraire les exploités ?

lundi 30 novembre 2020

Picabia et le cinéma

Picabia fit du cinéma à toute vitesse, entre jouissance et folie, comme il conduisait ses automobiles. En 1924, il avoua avoir confié un « tout petit scénario de rien du tout » à René Clair qui en fit un « un chef d’œuvre », Entr’acte. Pourtant, le peintre s’était pris au jeu, au point d’inventer un ballet-cinéma (souvent comparé au Grand Verre de Duchamp), puis de caresser le rêve de fonder un collectif de cinéastes. En 1928, il récidiva avec La Loi d’accommodation chez les borgnes, « l’histoire d’un crime de lèse-réalité » très différent des scénarios d’Artaud, de Buñuel et Dali ou de Desnos. Et pour cause ! Ses articles explicatifs sont remplis d’anecdotes plus ou moins triviales et de mots d’esprit : Entr’acte et La Loi ne croient pas à grand-chose, sauf au « désir d’éclater de rire » ; « on ne va pas au cinéma pour y retrouver sa table de nuit, ses pantoufles, sa cuisinière ou son carnet de chèque ». Belle façon de prendre ses distances par rapport au « théâtre filmé » et aux recherches du cinéma « pur » ! Picabia aime les rebondissements des films à épisodes et les courses-poursuites burlesques du cinéma d’avant-guerre. Avant Dada ? Ce n’est pas une nouveauté : dans ses essais poétiques aussi, cet irréductible individualiste mêlait novations, insolences, et retours vers les aphorismes du passé.

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